Lodève

L'existence de la ville de Lodève, situé au confluent de la Lergue et de la Soulondre, remonte très haut dans le passé. Son territoire, enfermé dans des limites indiscutables, fait très tôt de Luteva -ville de boue- la capitale d'une tribu de Volques Testosages ; les Lutevani. La cité deviendra colonie latine sous la dictature de César et le début du règne d'Auguste. L'exploitation de son sous-sol riche en minerais les plus rares, et à l'origine de sa fortune. Convertie au christianisme par l'apôtre saint Flour, la ville fut le siège d'un évêché que saint Fulcran rendit célèbre et prospère. C'est lui qui, au X° siècle, consacra la première grande église de Lodéve. La cathédrale Saint-Geniès-et-Saint-Fulcran actuelle, solide comme une forteresse avec ses contreforts, ses échauguettes et ses mâchicoulis, est le résutat d'une longue série de remaniements et d'ajouts. Pratiquement achevée au XIV° siècle, elle a conservé, malgré tout, son style gothique languedocien avec sa nef unique à piliers et ses nombreuses chapelles. Ce fut l'époque où Lodève devint un important centre lainier. Les moutons du Larzac fournirent la matière première et la qualité de ses draps en fit sa renommée. Du château de Montbrun, il ne reste presque plus rien. Suite aux démêlés de l'évêque Plantavit de La Pause qui avait embrassé la cause du duc d'Orléans contre le cardinal de Richelieu, celui-ci ordonna la destruction du château vers 1633. Le cardinal de Fleury, né à Lodève en 1653, a si bien réussi à la Cour, qu'il put en faire profiter sa ville : il choisit les filatures de Lodève comme fournisseurs exclusifs de Sa Majesté. En 1921, la ville inaugura le monument aux morts de Paul Dardé, image d'une époque douloureuse, exécuté dans un souci de réalisme extrême. De nos jours les filatures son fermées mais tel le phénix, Lodéve renaît de ses cendres : une manufacture nationale de tapis, annexe des Gobelins, perpétue le travail de la laine en Lodévois ; aux portes de la ville, la Cogema exploitait un site minier d'uranium.