Pézenas
Délibérations importantes de la communauté
Il existe un grand nombre de délibérations très importantes, parmi lesquelles nous en trouvons une du 22 mai 1300, relative au souvenir de la croisade contre les albigeois ; elle est ainsi conçue :
« … Afin de prévenir les maux qu’ils avaient reçus des gens d’église au sortir de la guerre des albigeois, alors que le fanatisme, la superstition et l’ignorance étaient à leur plus haute période, le conseil général des habitants formule le règlement suivant :
« Il est fait défense aux consuls et conseillers, à leurs femmes, enfants et domestiques, de fréquenter les religieux, boire, manger avec eux, ni avec les supérieurs des maisons, en recevoir des présents, à peine d’infamie, de privation de leurs charges et de restitution des présents. »
Les consuls et les conseillers, en entrant en charge, jureront d’observer le présent règlement, qui sera lu chaque année, lors des élections.
Une autre du 17 mai 1301 rappelle celles des 29 et 30 juin 1298, au sujet des poursuites à exercer contre les meurtriers de Pierre Cairon, consul-député à Paris, où il a été assassiné.
La communauté demande au viguier de Béziers d’autoriser l’imposition faite à ce sujet et de mettre à la raison les habitants qui refusent de la payer, et prie le lieutenant du sénéchal de Carcassonne de faire punir les deux assassins dudit consul, qui sont entre les mains du viguier de Béziers.
Le 19 juillet 1533, le Consieil général décida qu’à l’avenir les consuls porteraient à perpétuité des robes écarlates longues, ceinturées à la façon des sénateurs, et le chaperon aussi écarlate, à l’instar des consuls de Béziers, Toulouse et autres villes.
Cette mesure fut prise à l’occasion du passage du roi François Ier, de la reine et de la famille royale.
Ces robes, qui avant cette époque étaient en serge noire, furent seulement changées de couleur ; mais lors du passage du roi Louis XIV, les consuls endossèrent des robes de soie rouge avec des ceintures de la même étoffe, qu’ils conservèrent jusqu’à la Révolution.
La communauté allouait de 25 à 35 livres à chaque consul pour l’achat de sa robe, somme qui s’éleva, par suite de ce changement, à celle de cent livres.
Les consuls de Pézenas avaient le privilège qui n’existait que dans une autre ville du Languedoc, celui d’imposer 900 livres tous les ans par ordre du roi, qui leur permettait de faire cette imposition pour les affaires extraordinaires de la ville et du lieu de Conas annexé.
Plusieurs sont relatives aux dons que la communauté ou les habitants faisaient aux rois de France dans les moments critiques de leur règne.
Les dames et les personnes notables de la ville, dans ces circonstances, firent don aux consuls de tout ce qu’elles possédaient en argenterie, pierreries et bijoux précieux.
En 1249, ce fut pour payer la rançon du roi Louis IX, prisonnier des Sarrazins, avec ses deux frères Charles et Alphonse.
En 1356, pour le roi Jean, dit le Bon, fait prisonnier par le prince Noir, et envoyé en Angleterre.
En 1525, il en fut de même pour François Ier, prisonnier de Charles Quint, après la bataille de Pavie.
Sous le ministère du duc de Choiseul, secrétaire d’Etat au département de la marine, le Conseil général de Pézenas fit don au roi Louis XV d’une somme de dix mille livres pour l’augmentation du matériel de la flotte française, ce qui résulte, outre la délibération dans laquelle nous trouvons ce don, d’une lettre de remerciements du duc de Choiseul portant la date de novembre 1762.
FABRE