La mythologie du vent
De salicorne en châtaigne, de seigle en olive, de vigne en blé, les étendues languedociennes sont battues par les vents au nom changeant et aux forces variables. Assurant la transition entre Méditerranée et terroirs, le marin imprègne les collines.
Le vent étant le mouvement de l'un des cinq éléments, nombreux sont les dieux de par le monde qui règnent sur lui. Le légendaire languedocien est gorgé de turbulences aériennes : le cers, la tramontane, le vent d'autan impriment à l'âme occitane ses étonnants mouvements. Du vent et des dieux à revendre sur les rives de mare nostrum ! C'est Eole en Grèce, berceau des vents. C'est Aquilon, soufflant depuis le Nord, rapide comme l'aigle mais froid et violent. Zeus Urios est celui qui envoie les vents favorables.
Poséidon avait confié le pouvoir sur les vents à son fils Eole (grec : Aiolos), dont le nom signifie "qui se meut sans cesse". Eole passa son enfance mouvementée en Italie du Sud, à Métaponte. Les anciens situaient la demeure des vents et donc aussi d'Eole sur l'île Lipari.
Les terres hellénique sont battues par l'Auster, le Notos, du sud, le Borée, le Cecias, du Nord-est, l'Euros, du sud-est, le Lips, du sud-ouest, le Sciron, du Nord-Ouest et le Zéphyr, de l'Ouest, ce vent doux et agréable, devenu brise légère presque doucereuse dans la parole de maints poètes.
En Inde, c'est le dieu Vanyu, dont le nom sanscrit nous rappelle l'origine indo-européenne de notre mot vent, que ce soit dans sa forme germanique wind ou latine vento. Le Mahabharata nous conte l'existence de Bhima, l'impétueuse fille du vent. Dans le Shivaïsme, le vent est l'un des cinq éléments avec la terre, l'eau, le feu et l'espace.
Dans la mythologie slave, le vent est l'apanage de Mokos.
Ehecatl, dieu du vent aztèque aiment les temples circulaires parce qu'ils n'offrent aucune résistance au vent. Quetzalcoatl, le serpent-oiseau, régnait pendant les jours appelés ehécatl (vent)
Jean-Pierre JUGE