Saint-Guilhem-le-Désert
Le village de Saint-Guilhem s'est construit peu à peu autour de la puissante abbaye bénédictine fondée en 804 par Guillaume duc d'Aquitaine, alias Guillaume d'Orange, le héros des chansons de geste.
Saint-Guilhem, qui possédait un fragment de la vraie croix, fut un des sanctuaires ordinairement visités par les pèlerins qui se rendaient à Saint-Jacques de Compostelle, à tel point qu'au début du XIIe siècle elle devint l'un des pèlerinages imposés aux Albigeois qui avaient abjurés leur hérésie.
L'abbaye, victime de déprédations au moment des guerres de religion, fut rattachée à l'évêché de Lodéve. Les bâtiments abbatiaux furent ruinés à la Révolution.
La petite ville qui s'étire le long des gorges du Verdus, en dessous des ruines du château du Géant, est l'objet de soins attentifs qui ont abouti à la restauration complète des maisons. Dès lors, une activité renaît, des échoppes d'artisans d'art s'y créent, un hôtel-restaurant y accueille le touriste.
On aborde l'admirable église de Saint-Guilhem par le chevet, dont les proportions sont parfaites avec sa large abside couronnée de dix-huit niches profondes au-dessous desquelles les trois fenêtres, séparées par des contreforts, sont encadrées par des chapiteaux qui sont une véritable dentelle de pierre. La façade de l'église est précédée d'un porche du XIIe siècle et surmontée d'une tour du XVe siècle.
A l'intérieur, la nef, haute de 15 mètres, est voûtée d'un splendide berceau en plein ceintre. Remarquer les belles orgues classiques de la fin du XVIIIe siècle.
Saint-Guilhem-le-Désert est, sans conteste, l'une des plus pures merveilles de l'art roman de France.