Saint-Guilhem-le-Désert

Le val de Gellone est une étendue de montagnes escarpées et arides. C'est dans ce paysage admirable que vint s'installer une communauté monastique, au début du IX° siècle. Les religieux suivaient les traces d'un autre venu y trouver la solitude en 780, et qui y avait fondé un ermitage. Connu sous le nom de Guilhem, nous ne savons rien de cet homme qui donnera son nom au monastère et au village, qui se constituera sous sa protection. Devenu lieu de pélerinage, le prestige de l'abbaye et du monastère profitera au bourg, qui se développera peu à peu. Du X° au XII° siècle, les reliques conservées étendent la réputation de ce lieu saint. C'est alors un endroit d'intense passage et de grande ferveur religieuse. Le soleil ardent, la rareté de l'eau, les falaises abruptes de ce coin de l'Hérault exagèrent encore la dévotion des esprits. Mais la prospérité de Saint-Guilhem provoque une fièvre d'un autre genre, qui excite les convoitises. En 1465, une délégation d'abbés commendataires est envoyée par l'Eglise, pour exiger sa part des importants revenus de l'abbaye. Plus grave, en 1569 les protestants pillent le monastère, ainsi que l'église, et mettent en pièces le tombeau de saint Guilhem. La paix des lieux sera encore troublée par la Révolution Française.

En 1783, sur un ordre de réquisition, une filature de coton et un atelier de tannerie sont installés et les pierres du cloître saisies. La plus grande partie des sculptures sera vendue ou dispersée. Au début du XIX° siècle, la population avoisinait les 1000 habitants, pour décroître jusqu'à 250 aujourd'hui. Malgré les mutilations, l'ensemble abbatial impressionne toujours par sa grandeur et son harmonie. L'un des charmes de Saint-Guilhem-le-Désert réside dans l'enchevêtrement de ses rues, bordées de maisons dont certaines présentent des façades romanes.